lundi 5 septembre 2016

Recrutement d'un/e apprenti/e



Contexte
Pour le développement d'un projet éditorial consacré à la science en Afrique, je recherche un/e apprenti/e journaliste, régulièrement inscrit dans une école de journalisme. Cette personne sera encadrée par Luc Allemand, concepteur et pilote du projet.. Le cadre administratif et juridique est fourni par le groupe coopératif Coopetic. Le lieu de travail est au centre de Paris.

Missions
- Rédaction d'articles d'actualité scientifique pour un site Web qui sera mis en ligne début 2017 ;
- Contributions à un annuaire ;
- Alimentation d'une page Facebook et d'un fil Twitter.

Profil
- Etudiant/e en journalisme dans un cycle d'apprentissage ;
- Les candidatures d'étudiant(e)s en contrat de professionnalisation seront examinées ; le cas échéant, le contrat sera réalisé, au sein de Coopetic, à temps réparti sur plusieurs projets journalistiques ;
- Intérêt pour la science ;
- Intérêt pour le développement ;
- Une connaissance personnelle de l'Afrique sera considérée comme un plus ;
- Ce projet est une création : il nécessite souplesse et adaptabilité.

Contact : luc.allemand@afriscitech.com
 

jeudi 25 août 2016

Objectifs du développement durable : les articles

Mon précédent post concerne le troisième jour de l'Ecole d'été consacrée aux objectifs de développement durable. Il y en a eu deux autres, que je n'ai pas eu le temps de rapporter. Les derniers jours de cette école d'été, je me suis consacré à la rédaction de trois articles, publiés depuis. En guise de post de rentrée, voici les liens :

- Assécher les rizières pour une meilleure production, SciDev.net, 27 juillet.

- La science et la technologie, socles du développement durable, Le Temps, 1er août.
(celui-ci n'est pas en accès gratuit. Si vous voulez le lire, abonnez-vous au Temps, ou demandez-moi un PDF)


- L'entrée en vigueur des ODD suscite des craintes en Afrique, SciDev.net, 8 août.

Bonne lecture.


mardi 12 juillet 2016

Objectifs du développement durable - jour 3

La troisième journée de l'école d'été était consacrée à la santé. L'obectif 3, dont j'ai déjà parlé, lui est explicitement dédié, mais c'est un secteur qui est présent dans plusieurs autres objectifs. Et la réalisation d'autres objectifs, tels que la réduction de la pauvreté, une alimentation convenable ou encore l'accès à de l'eau propre, permettra à l'évidence d'améliorer les conditions de santé des populations.

L'un des points qui est revenu très fortement dans plusieurs interventions concerne l'échelle à laquelle il faut agir. L'échelle locale la plus fine est indispensable, a notamment répété Christophe Rogier, du service de santé des armées. Pour tenir compte de la géographie, dans des questions aussi élémentaires que l'acheminement des médicaments. Et aussi pour tenir compte de la perception des maladies par les populations. Il a cité l'exemple de Madagascar, dont il a dirigé plusieurs années l'Institut Pasteur, où la perception du paludisme, et de sa gravité, diffère d'une région à l'autre : on peut s'attendre du coup à ce qu'un programme de soins et de prévention identique soit reçu et mis en oeuvre différemment.

Cette nécessité de prendre en compte les représentations des populations, et donc d'élaborer avec elles les projets, a été à mon avis magnifiquement illustrée par une question de l'un des participants dans la séance de l'après-midi.

Au cours de cette séance, notamment, Martine Peeters, de l'IRD, a présenté les résultats de ses travaux sur l'origine de l'épidémie de VIH/Sida. En très résumé, le VIH est un virus qui a été transmis à l'homme par les grands singes, chimpanzé et gorille, à plusieurs reprises, dans les années 1920. Et l'épidémie a réellement démarré de Kinshasa, aujourd'hui en République démocratique du Congo, vers 1960.

L'un des participants de l'école d'été, donc, qui s'est présenté comme géographe, a fait part de doutes quant à l'origine du virus : beaucoup pensent en Afrique, a-t-il dit, que c'était à l'origine un virus "expérimental" (sous entendu qui serait sorti, volontairement ou pas, d'un laboratoire). En outre, comment se fait-il, a-t-il poursuivi, que l'on n'entende plus parler du vaccin "auto-immune" mise au point par "un éminent professeur camerounais"?

Parmi les spécialistes présents, aucun doute : la rumeur d'un VIH "inventé" par les occidentaux pour attaquer sournoisement l'Afrique a été scientifiquement réfutée depuis longtemps. Quant aux traitement disponibles et réellement efficaces, il ne s'agit que des anti-rétroviraux, et aucun vaccin n'est malheureusement en perspective. Les chose ont été clairement mises au point.

J'ai tendance à penser toutefois que si un professeur d'université relaie ce type de représentations erronées, elles doivent être monnaie courante dans son pays. Et qu'il est bien nécessaire de le savoir, et d'en tenir compte, lorsque l'on prépare un programme concernant cette maladie.

En outre, ce n'est qu'un exemple parmi bien d'autres. Les anthropologue de la santé doivent continuer à travailler pour mieux comprendre les représentations que les gens se font des maladies, et donc des nécessités et des possibilités, ou non, de les traiter. Et il doivent être associés dès leur conception aux programmes de santé publique, afin de partager ces connaissances, voire de produire celles qui se révéleraient utiles.

Je prêche aussi pour ma paroisse : la vulgarisation de la science en Afrique est nécessaire. Le "nationalisme" africain, qui fait accepter à beaucoup sans esprit critique toute annonce de découverte extraordinaire pour peu qu'elle soit défendue par un chercheur africain, existe. Faire connaître les véritables découvertes, peut-être pas toutes extraordinaires mais plus réelles, des chercheurs africains pourrait faire changer un peu cet état de fait. Pour ce qui concerne le Sida, qui sait que le HIV-2, forme du virus initialement spécifique à l'Afrique de l'ouest, a été découverte grâce à une très forte contribution d'un laboratoire sénégalais?

lundi 11 juillet 2016

Visite au MUCEM - 1 - Points positifs

J'ai profité d'un dimanche oisif à Marseille pour visiter le Musée des civilisations de l'Europe et de la Méditerranée, abrégé sur sa façade en Mucem. Ouvert au public il y a 3 ans, c'est l'héritier du feu Musée des arts et traditions populaires (MATP), que tout collégien de la région parisienne de ma génération a visité au mois une fois en sortie de classe. Mais les héritiers sont parfois assez différents de leurs ascendants. C'est le cas.

Les objets, qui occupaient le premier plan au MATP, sont ici plutôt employés au service 'une narration. Les collections transférées au Mucem sont finalement peu exposées. Et des pièces provenant d'autres musées français ont été convoquées.

La "Galerie de la Méditerranée", coeur du musée, est organisée autour de "singularités" de la zone méditerranéenne : la culture du blé, de la vigne et de l'olive ; l'invention du monothéisme (certes, le monothéisme est une singularité!) ; l'invention de la citoyenneté et des droits de l'homme ; et l'exploration du monde. Equipé d'un audio-guide, j'y ai passé 3 heures sans m'ennuyer, et encore ne suis-je pas resté devant certains films.

La muséographie, qui alterne vitrines, films et objets à toucher est assez attractive.
Oui, des objets à toucher dans un musée. Ou du moins des répliques en résine de quelques objets. Conçus au départ sans doute pour les mal-voyants, ces dispositifs changent la façon d'aborder l'objet. Tandis que l'audio-guide indique la marche à suivre, on palpe!

Côté vidéo, j'ai particulièrement apprécié le mur de portraits, où deux séries de portraits antiques entourent un écran sur lequel neuf femmes de pays méditerranéen témoignent à leur tour. Je n'ai pas attendu le déroulement des neufs videos, mais j'ai quand même vu et entendu deux scientifiques, la physicienne tunisienne Faouzia Charfi, et la chimiste israélienne Rachel Mamlok-Naama. La science défendue comme facteur d'émancipation et de progrès, qui plus est par des femmes, voilà qui est réjouissant.

La présence de l'art contemporain est également bienvenue. Des oeuvres et des installations d'artistes vivants appuient les propos sur la religion et sur les droits de l'homme, tout en les décalant. Par exemple, alors que la section sur le monothéisme commence par un discours assez convenu sur Jérusalem et les "religions du livre" (expression que l'on pourrait vivement critiquer, notamment en ce qui concerne le christianisme), et des objets antiques, elle se clôt avec une installation de Michelangelo Pistoletto qui fait aussi une place à l'agnosticisme (via une vitrine... vide).

dimanche 10 juillet 2016

Objectifs du développement durable - jour 2

Deuxième journée intense à la Villa Méditerranée de Marseille pour l'école d'été sur les objectifs de développement durable (ODD). L'après-midi surtout a été très instructive et stimulante. En particulier, elle s'est achevée par une intervention de Yannick Glemarec, de ONU Femmes, entité de l'ONU dont le nom évite d'expliquer le champ d'action, et dont j'avoue que j'ignorais l'existence (à ma décharge, elle n'a été créée qu'en 2010).

Pour résumer le propos de Yannick Glemarec, les discriminations dont sont victimes les femmes font obstacle à la réalisation des ODD. Mieux, si, partout dans le monde, les femmes obtenaient les mêmes accès au droit, à la terre, aux financement, etc. que les hommes, la productivité agricole augmenterait, il y aurait plus d'entreprises, le bien être général s'accroitrait. Un seul chiffre : le PIB mondial augmenterait de 15%.

Je résume, et comme d'habitude dans ce genre de présentation, l'orateur n'avait pas pour but de refaire toute la démonstration. Il faut pour l'instant le croire sur parole. Et probablement, comme souvent en économie, la démonstration doit avoir des aspects contestables. 

Toutefois, et même si on pourrait préférer que l'égalité entre les hommes et les femmes advienne pour des motivations morales, ce type d'argumentaire économique n'est pas à dédaigner. Comme l'a souligné l'un des participants de l'école d'été, originaire d'un pays d'Afrique sub-saharienne, cela donne un outil pour convaincre des dirigeants de changer les choses. Aujourd'hui, seulement 17% des pays se préoccupent de la question de genre dans leurs plans de développement.

Le plus important dans ces questions, c'est sans doute de renverser la perspective. De ne plus considérer les femmes comme des victimes, qu'il faudrait sauver de l'oppression masculine. Mais de les considérer comme des personnes essentielles, des agents du changement. Deux jeunes femmes mauritaniennes, qui sont intervenues à plusieurs reprises depuis vendredi, en sont une parfaite illustration (et elles ne sont pas les seules femmes remarquables dans cette école d'été).

samedi 9 juillet 2016

Objectifs du développement durable - jour 1

L'école d'été organisée par l'IRD et Aix-Marseille Université et consacrée aux objectifs de développement durable (ODD) a commencé hier. Grosse journée, et déjà plusieurs interventions très intéressantes.

Ce que j'écrivais dans mon précédent post à propos de l'universalité de ces objectifs a été clairement affirmé par plusieurs intervenants. Les objectifs du développement durable concernent, et engagent, tous les pays. Ils ne visent pas seulement, comme les "Objectifs du millénaire", qui les ont précédés au programme de l'ONU, l'élimination de la pauvreté et la satisfaction de besoins primaires des populations. Les pays les plus riches doivent non seulement soutenir les plus pauvres, pour permettre des conditions de vie meilleurs aux populations, mais aussi changer leur propre mode de développement pour qu'il devienne durable. Ils reconnaissent en quelque sorte, et c'est nouveau, qu'il n'ont pas un modèle de développement "le meilleur possible" que les autres devraient imiter.

Ce point devient particulièrement évident quand on aborde la question du financement de ces ODD. Philippe Orliange, directeur de la stratégie de l'Agence française de développement l'a expliqué très clairement : le montant de l'aide publique au développement dans le monde est notoirement insuffisant pour financer les 168 cibles des 17 objectifs de développement durable. Et même en mobilisant les fonds privés, on reste loin du compte. La seule façon de faire, c'est de réorienter l'ensemble des investissements pour qu'ils soutiennent des projets qui vont dans le sens des ODD.

La question reste celle des moyens à mettre en oeuvre pour opérer cette réorientation. Il ne faut pas se faire d'illusions : les détenteurs de capitaux ont la fâcheuse habitude de chercher le profit à court terme. Et il n'est pas certain que le plus profitable soit toujours en faveur des ODD : à 5 ou 10 ans, la construction d'une centrale électrique à charbon générera-t-elle plus ou moins de profit qu'un champ de photopiles de puissance équivalente?

La pression des opinions publiques suffirait-elle à faire changer les choses? Ou faudra-t-il adopter des réglementations contraignantes? On entre là dans un domaine de science politique qui m'éloigne trop de mes bases pour que je m'y avance plus.

Mais une chose est certaine : le développement durable dans les pays du sud ne se fera pas si on continue de s'appuyer sur des avancées scientifiques et technologiques élaborées dans les pays du nord. Un participant camerounais a donné un exemple très parlant à propos d'un dispositif énergétique : acheté en Europe, il coûtait environ 10 000 € ; fabriqué en partie au Cameroun, avec un recours à des éléments importés mais vendus sous licence libre, 500 €. Demain, les systèmes énergétiques qui alimenteront le Cameroun (mais aussi le Zimbabwe ou la Mauritanie) doivent être inventés, développés et construits sur le continent africain, sinon dans chaque pays lui-même.

vendredi 8 juillet 2016

Le développement durable concerne tout le monde


La SNCF et le groupe Accord se sont-ils concertés pour compliquer mon arrivée hier soir à Marseille, dans une ville emplie de supporter de football? Les uns comme les autres sont toutefois venus à la raison. Je suis donc d'attaque ce matin pour assister à l'école d'été consacrée aux Objectifs de développement durable.

En attendant de vous faire part de quelques aperçus des discussions, un petit rappel : les objectifs de développement durable, cela ne concerne pas que les pays dits « en développement ». Les pays les plus industrialisés doivent aussi se développer, et plus durablement. Si la planète en est là où elle en est aujourd'hui, c'est en majeur partie à cause d'eux, et on ne peut pas dire que l'ensemble de leurs population bénéficient de leurs richesses.

C'est particulièrement flagrant quand on lit les « cibles » associées à l'objectif 3 "Permettre à tous de vivre en bonne santé et promouvoir le bien-être de tous à tout âge". Vous le retrouverez en totalité ici, mais j'ai recopié ci-dessous les plus significatives.

3.4 D’ici à 2030, réduire d’un tiers, par la prévention et le traitement, le taux de mortalité prématurée due à des maladies non transmissibles et promouvoir la santé mentale et le bien-être.

3.5 Renforcer la prévention et le traitement de l’abus de substances psychoactives, notamment de stupéfiants et d’alcool.

3.6 D’ici à 2020, diminuer de moitié à l’échelle mondiale le nombre de décès et de blessures dus à des accidents de la route.

3.7 D’ici à 2030, assurer l’accès de tous à des services de soins de santé sexuelle et procréative, y compris à des fins de planification familiale, d’information et d’éducation, et la prise en compte de la santé procréative dans les stratégies et programmes nationaux.

3.8 Faire en sorte que chacun bénéficie d’une couverture sanitaire universelle, comprenant une protection contre les risques financiers et donnant accès à des services de santé essentiels de qualité et à des médicaments et vaccins essentiels sûrs, efficaces, de qualité et d’un coût abordable.

3.9 D’ici à 2030, réduire nettement le nombre de décès et de maladies dus à des substances chimiques dangereuses et la pollution et à la contamination de l’air, de l’eau et du sol.

3.a Renforcer dans tous les pays, selon qu’il convient, l’application de la Convention-cadre de l’Organisation mondiale de la Santé pour la lutte antitabac.

Viser à la satisfaction des objectifs de développement durable, c'est réellement s'intéresser à l'ensemble des populations de la planète.

mercredi 6 juillet 2016

Objectifs de développement durable : les bases

Participant à partir du vendredi 8 juillet à l'école d'été consacrée aux Objectifs de développement durable organisée par l'IRD et Aix-Marseille Université, je vais essayer de bloguer ici chaque soir.

Mais en attendant que cela commence, peut-être serait il utile de rappeler ce que sont ces Objectifs de développement durable. Adoptés par l'Assemblée générale de l'ONU le 25 septembre dernier, ils nous engagent toutes et tous. Et bien que la science n'est pas le seul domaine qui permettra de les atteindre, elle pourrait y contribuer significativement.

Les objectifs de développement durable sont au nombre de 17. Ca vous paraît beaucoup? Sachez que chacun est décliné en cibles plus précises.

La liste est très pédagogiquement résumée sur une infographie produite par les Nations Unies que je recopie ci-dessous.

Ensemble, ils constituent ce que l'ONU nomme l'Agenda 2030.

Ceux pour lesquels la science pourrait avoir le plus d'impact sont :

2. Éliminer la faim, assurer la sécurité alimentaire, améliorer la nutrition et promouvoir l’agriculture durable ;
3. Permettre à tous de vivre en bonne santé et promouvoir le bien-être de tous à tout âge ;
6. Garantir l’accès de tous à l’eau et à l’assainissement et assurer une gestion durable des ressources en eau ;
7. Garantir l’accès de tous à des services énergétiques fiables, durables et modernes, à un coût abordable ;
13. Prendre d’urgence des mesures pour lutter contre les changements climatiques et leurs répercussions ;
14. Conserver et exploiter de manière durable les océans, les mers et les ressources marines aux fins du développement durable ;
15. Préserver et restaurer les écosystèmes terrestres, en veillant à les exploiter de façon durable, gérer durablement les forêts, lutter contre la désertification, enrayer et inverser le processus de dégradation des sols et mettre fin à l’appauvrissement de la biodiversité.

Si vous allez sur la page du site de l'ONU qui présente cette infographie, vous pourrez cliquer sur chaque objectif, et accéder à des précisions sur les champs concernés, et sur les mesures proposées.

Mes articles sur le Journal Universitaire

Je n'ai pas posté ici depuis le 21 mars. Je n'ai pour autant pas été inactif sur le front de la science africaine, puisque j'ai depuis publié, à peu de chose près chaque semaine sur le site sénégalais Journaluniversitaire.com, dont je remercie ici les animateurs. J'y ai donné quelques aperçus de la science qui se fait au Sénégal, en essayant aussi de trouver des sujets qui attirent les étudiants lecteurs de ce site.

La liste complète des articles est ici.

Il y en aura sans doute d'autres, mais désormais à un rythme moins régulier. Je serai en effet pendant la semaine qui vient à l'école d'été sur les Objectifs de développement durable organisée à Marseille par l'IRD et Aix-Marseille Université. Et fin juillet, je participerai à ESOF'16, la conférence biennale d'Euroscience (où il y aura aussi pas mal d'Africains).


lundi 21 mars 2016

Au Sahel, la sécheresse est-elle réellement terminée?

Je n'ai pas posté sur ce blog depuis près de deux mois : j'ai fait bien d'autres choses en Afrique et en rapport avec la science en Afrique. Je me suis aussi engagé à des publications hebdomadaires dans le Journal Universitaire, site réalisé par des étudiants de l'université Cheikh Anta Diop de Dakar. Ils ont bien voulu que je leur propose des articles fondés sur des publications scientifiques récentes de recherches menées par des chercheurs sénégalais, dans le style de ce que j'ai déjà publié sur ce blog. Le premier article de cette série, est intitulé "Au Sahel, la sécheresse est-elle réellement terminée?".

dimanche 31 janvier 2016

De Dakar (1)

Deux longs mois (de 31 jours chacun!) sans poster ici. D'aucuns auraient pu croire que j'oubliais l'Afrique. Bien au contraire. J'ai bien sûr consacré du temps à d'autres projets, et même je suis aussi parti quelques jours en vacances. Mais j'ai surtout travaillé à la mise en place de structures qui devraient me permettre d'oeuvrer d'autant plus avec les chercheurs africains.

D'abord j'ai rejoint une coopérative d'activité et d'entrepreneurs nommée Coopétic. elle rassemble essentiellement des compétences dans les domaines des médias et de la communication. Sa filiale Coopétic Media est en cours d'obtention du statut d'agence de presse. Un cadre approprié pour développer un projet web de vulgarisation scientifique.

Ensuite, j'ai répondu positivement à une proposition du Next Einstein Forum : assurer les relations presse en France, en Belgique et en Suisse pour la rencontre internationale organisée à Dakar du 8 au 10 mars. J'en reparlerai. Pour faire vite, plusieurs objectifs du Next Einstein Forum sont globalement ceux que je poursuis : soutenir le développement de la recherche et de l'enseignement scientifique en Afrique, et faire savoir au monde, à commencer par les Africains, qu'il y a de la recherche de bon niveau sur le continent.

Je me suis aussi plongé dans le très gros rapport de l'UNESCO sur la science et la technologie, dont je publierai probablement quelques fiches de lecture ici. En particulier, évidemment, dans les chapitres concernant l'Afrique.

Et j'ai préparé un voyage d'une semaine à Dakar où je suis présentement. Mon objectif est des rencontrer des responsables scientifiques divers, ainsi que des journalistes scientifiques, pour faire connaissance, recueillir leurs avis, semer des idées de partenariats. J'ai rencontré un certain nombre d'Africains à Paris ces derniers mois, mais prendre à bras le corps la réalité d'un pays (je ne prétends pas la saisir d'un coup, avec une simple semaine à Dakar) ne peut se faire que sur place, en rencontrant les personnes dans leur environnement.

J'ai commencé par deux jours de tourisme. Inutile de dire que les marchands de tous poils me repèrent de loin, blanc pâlichon et tout seul! On devrait leur confier la promotion de la science, peut-être : ils sont tellement insistants qu'il faut des nerfs d'acier pour ne pas craquer et finalement leur acheter quelque chose. Il ne semble pas que les gens se fâchent ici.

Je ne raconterai probablement pas ici les idées liées à mes projets que j'aurai recueillies. J'essaierai plutôt de décrire quelques activités des personnes rencontrées, leurs problématiques. Une petite promenade dans une partie de la science sénégalaise (et internationale).

Et pour terminer sur une note culturelle, j'ai visité aujourd'hui un musée qui aurait bien besoin d'un coup de neuf : le Musée historique du Sénégal, à Gorée. Il est dans un ancien fort (photo). La conception est plutôt bonne, avec une progressions chronologique qui commence aux hominidés et vient jusqu'à la période actuelle ou presque. Mais on sent bien qu'il a été fait avec peu de moyens (des reproductions de Burian pur illustrer les hommes préhistoriques...), et que la mise à jour et l'entretien ne sont pas des préoccupations de ceux qui financent l'Institut fondamental d'Afrique noire dont il dépend.

C'est dommage, car il montre bien la complexité historique et culturelle de toute la région. Il montre que, contrairement à ce qu'a écrit un célèbre imbécile, et lu un célèbre ignorant, l'homme africain (et la femme aussi d'ailleurs), sont bel et bien entrés dans l'histoire, et même depuis bien longtemps. On aimerait que plus d'historiens et d'archéologues s'y intéressent dans les prochaines années, et qu'on leur donne des moyens qui le leur permettent. Peut être alors plus d'habitants de Gorée, et d'ailleurs au Sénégal, auraient d'autres perspectives que vendre des colliers et des porte clefs à 1 000 ou 2 000 francs CFA.